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L'amour et l'insertion professionnelle...utopie?

Photo du rédacteur: GenevièveGeneviève


Dans ses livres, ses conférences ou sur les réseaux sociaux, Pedro Correa (1) explique que la société industrielle s'est attachée à atteindre une certain niveau de bien-être "matériel", espérant que le bonheur en découle tout naturellement.


En ce début d'année 2025, le constat est alarmant : 1 belge sur 10 consomme des antidépresseurs ou anxiolytiques et le nombre de travailleurs en arrêt maladie depuis plus d'un an pour des raisons liées au stress (327 mille) est supérieur au nombre de personnes ayant perdu leur emploi (284 mille).


Malgré tous les biens matériels que nous possédons comme une maison, une voiture, un frigo (les trois éléments phares des années 70), une TV, une tablette, un gsm ou une montre connectée (les objets fétiches à l'heure actuelle), nous ne sommes pas heureux si les besoins dits "immatériels" viennent à nous manquer comme l'amour, le sens, le lien fraternel ou le lien avec la nature.

Ces besoins nous sont indispensables, peu importe l'endroit où nous vivons sur Terre, peu importe l'âge que nous avons. René Spitz (2) a étudié comment un enfant, privé d'affection, pouvait souffrir de dépression. Un adulte en souffre tout autant, seulement ce n'est pas reconnu dans le monde professionnel: il existe un réel déni de l'impact, sur la santé mentale des travailleurs, d'un manque d'affection, de reconnaissance, de liens sociaux de qualité...en un mot : d'amour.

Pourtant les voix de nombreux leaders s'élèvent : en 2022, par exemple, Christine Laguarde (3), présidente de la Banque Centrale Européenne ose parler d'amour devant les caméras et prononce ces mots d'une grande profondeur :

"L'amour que nous recevons nous donne de l'assurance

pour avancer, pour s'accomplir, pour développer nos compétences.

Et ce qui est magnifique avec l'assurance, c'est que si vous l'avez,

vous pouvez la transmettre.

Donc, ce que j'essaie de faire comme dirigeante,

dans toutes les organisations que j'ai dirigée,

c'est d'inspirer de l'assurance.

Il faut identifier ce petit joyau, ce trésor qui est en chacun de vous,

et l'aider à se développer pour en faire un petit capital d'assurance que vous transmettrez ensuite aux autres!"


La même année, Marc Vossen (4), décline l'amour sous la forme d'un leadership inspiré et inspirant et affirme :

"ancré dans le réel, porté par une foi inébranlable dans la bonté humaine,

on peut bâtir une entreprise qui soit une vraie aventure humaine,

épanouissante pour ceux qui y contribuent et capable de rencontrer le succès."


Une simple recherche sur internet en posant, comme moteur de recherches, les mots "amour et entreprise" ou "amour et leadership" nous permet de découvrir de réelles sources d'inspiration.


Je me permets donc la question suivante : si les entreprises privées adoptent un management soucieux de la qualité des liens qu'elles tissent tant, en interne, avec leur personnel qu'en externe, avec leurs clients et fournisseurs, qu'est-ce qui empêcherait les services publics de faire de même ?


Cette question interpelle tous les niveaux de la hiérarchie et invite à se mettre d'accord que " l'amour ne peut être un sentiment abstrait ; il doit être sensible, manifeste, s'exprimer par des gratifications concrètes, "se goûter dans la soupe" (5)


L'amour, c'est "vouloir le bien de l'autre", "accueillir les différences", "se réjouir de l'existence de l'autre".


A l'aube des nouvelles mesures en matière d'emploi, comment les services publics peuvent-ils les mettre en œuvre tout en veillant à "inspirer de l'assurance" tant à leur personnel qu'aux chercheurs d'emploi?

Comment développer "une foi inébranlable en la bonté humaine" ?


L'Utopie est un idéal, une nouvelle façon d'envisager le futur.

En lui donnant l'amour comme horizon, nous visons le réenchantement des existences, la mienne, la tienne, les nôtres, ...

Personnellement, je dis oui.

Et vous ?






(1) Ingénieur civil à l'UCL, Doctorat dans le traitement de l'image tout en ayant suivi des cours du soir aux Beaux Arts. Est à l'heure actuelle auteur et artiste photographe.

(2) Psychiatre américain d'origine hongroise (1887 - 1974)

(3) Avocate d'affaires, femme politique et haute fonctionnaire française : voici son intervention auprès d'étudiants néerlandais relayée par l'Echos https://youtu.be/KpoDmfHk5f4?si=SfTm0XX0y8BFcU4b

(4) Pionnier de la radio libre en Belgique, homme de radio et dirigeant de Bruxelles Capitale et NGroup.

(5) Paul-Alexandre Osterrieth reprend l'expression de H. Hanselmann, pédagogue curatif suisse

 
 
 

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